L’arrestation de l’homme d’affaire togolais Sow Bertin Agba

Publié le par Administrateur

agbaSelon icilome.com, L’arrestation de l’homme d’affaire togolais Sow Bertin Agba le 07 mars dernier continue d’agiter la vie socio-politique au pays de Eyadèma Gnassingbé. Pour cause, le Directeur Général d’OPS Sécurité est au centre de l’épineuse question de la violation des Droits de l’Homme au Togo. Les mauvais traitements dont il a fait l’objet à l’Agence Nationale de Renseignements (ANR) et le flou qui entoure les raisons de son arrestation suscitent autant d’interrogations. On ne le dira jamais assez, quelle que soit la nature du crime reproché à M. Agba, il est important que tous ses droits soient respectés et qu’il soit jugé dans les conditions requises par la justice togolaise.

 
Ceci étant, comme nous l’avions annoncé dans notre précédente parution, nous avons mené nos investigations autour de ce dossier afin de savoir les tenants et les aboutissants de ce qu’il convient désormais d’appeler « Affaire Bertin Agba ».


Que reproche-t-on à Bertin Agba ?

Au terme de nos investigations, il ressort qu’il s’agit d’une escroquerie internationale perpétrée contre des citoyens américains.

Au fait, il s’agit d’un vaste réseau d’escrocs internationaux qui implique en dehors de M. Agba, l’armée togolaise et certaines chancelleries. Ce réseau d’escrocs a fait venir à Lomé des citoyens américains à qui il a été promis l’existence d’une mine d’or au centre du Togo. M. Bertin Agba et un colonel de l’armée togolaise auraient soutiré un montant de 99 millions de dollars US soit environ 50 milliards de FCFA.

La bande d’arnaqueurs a bénéficié du concours de certaines sommités du pouvoir togolais et de certains ambassadeurs dont un en poste à Lomé est venu d’un Etat de l’Afrique Centrale. Pour rassurer les Américains, Bertin Agba et sa bande les ont fait venir à Lomé où ils ont été reçus par le patronat, la chambre du commerce et certains ministères de la république.

Les compatriotes de Barack Obama avaient été présentés comme des grands investisseurs à même d’aider à la relance de l’économie togolaise. L’extraction de l’or étant au centre de l’arnaque, les victimes auraient même effectué une visite sur le terrain. Aujourd’hui, les Américains ayant constaté qu’ils ont été simplement abusés par le sieur Agba et son réseau, ont porté plainte. Pendant que cette affaire est en cours, on signale que Bertin Agba aurait aussi escroqué un Emirati dans une supposée fortune d’un défunt chef d’Etat africain.

Cette affaire est une mauvaise publicité pour le Togo, complètement en retard par rapport aux autres pays de la sous-région. Au demeurant, l’armée togolaise présentée comme l’une des plus disciplinée de la sous-région révèle à travers cette ténébreuse affaire qu’elle est aussi une plaie béante dans le déficit de moralité publique qui gangrène le pouvoir des Gnassingbé et du RPT.


L’armée éclaboussée

Dans cette « affaire Bertin Agba », l’image de l’armée togolaise est écornée à travers un colonel bien connu dans les affaires louches.

Le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, également ministre de la Défense et des Anciens Combattants s’est souvent montré préoccupé par le phénomène de la corruption. Mais, ces discours sont aux antipodes de la réalité.

Le 25 mars dernier lors de la mise en place du Conseil Présidentiel des investisseurs, M. Faure Gnassingbé a déclaré ceci : « mon gouvernement et moi-même sommes déterminés à œuvrer sans relâche pour circonscrire et endiguer le phénomène de la corruption qui constitue un véritable cancer pour les économies de nos pays ».

Mais lorsque l’armée togolaise qui est le plus grand soutien du pouvoir des Gnassingbé se rend complice des pratiques mafieuses, il est clair qu’elle bénéficie de l’impunité qui a cours dans le pays.

C’est bien dommage pour le Togo cité parmi les pays les plus corrompus au monde. De quoi Faure Gnassingbé est-il finalement capable pour endiguer la corruption ?

Au demeurant, ce dossier a mis en scène un personnage autour duquel s’installe de vive polémique par rapport à la véracité de l’escroquerie.


Qui est Bertin Sow Agba ?

Au lendemain de son arrestation, beaucoup ont pensé à la mise à genou d’un homme d’affaires qui aurait refusé de faire allégeance au pouvoir. Autrement, M. Agba est-il véritablement impliqué dans cette affaire d’escroquerie internationale ? A cette question, il importe que l’on aie d’abord une idée sur le personnage pour en savoir davantage.

Officiellement, on se demande si M. Agba est le Directeur Général de OPS Sécurité. Il est présenté comme un richissime homme d’affaire qui dispose d’un jet privé immatriculé au Ghana.

Ancien agent de Sécurité à OPS Sécurité à Marseille en France, il a implanté la même société au Togo qui s’occupe de gardiennage. Son nom est plusieurs fois cité dans les affaires similaires. En 1990, M. Agba avait été arrêté à la frontière d’Aflao avec un bébé mort-né dans sa valise. Emprisonné, il a été relâché par le Feu Eyadéma. En compagnie de feu Adokou Nicolas décédé en avril 1993 en Côte d’Ivoire, Sow Agba et Adokou sont cités dans les trafics de drogues. Pour la 2eme fois, M. Agba avait été emprisonné par Gnassingbé Eyadéma pour lui voir vendu un avion de mauvaise qualité qui a d’ailleurs fait crash à Niamey au Niger dans les années 2000.

Pendant longtemps, l’ancien élève du CEG Tokoin Centre de 1978 à 1982 a bénéficié des largesses et des passe-droit du pouvoir pour opérer à visage découvert ses manœuvres. Il avait été aussi cité tout comme son ami d’enfance Pascal Bodjona dans le dossier d’escroquerie de l’ancien Directeur Général de l’UTB Looky.

Cette affaire au centre de laquelle se trouve le Malien Cissoko a fait évaporé plus de 4 milliards à l’UTB d’où les ennuis de M. Looky jusqu’à ce jour. Au Lycée du 2 Février à Agbalépédogan où il a d’ailleurs mis un terme à son cursus scolaire, il fut l’un des rares élèves qui venait à l’école en voiture. Membre fondateur du Front Républicain pour le Salut (FSR) en 1991 dont Pascal Bodjona en est le président jusqu’à ce jour, Sow Bertin Agba n’a pas du tout une bonne renommée. Dans cette affaire, le parcours de M. Agba ne plaide nullement à sa faveur.

C’est d’ailleurs avec raison que le nom de son ami de toujours Pascal Bodjona est aussi cité dans cette affaire. Tout compte fait, c’est un vaste dossier qui risque d’emporter beaucoup de têtes si la Justice s’engage à dire le droit.

Aux dernières nouvelles, M. Bertin Agba a été transféré à la Prison de Tsévié au lieu de Mango précédemment annoncé.

Pour avoir toute la lumière autour de cette affaire, il faudra organiser le procès de M. Agba dans un délai raisonnable.

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F
<br /> C'est une très bonne chose que la justice fasse son travail. Cependant il faut respecter les droits de l'homme, car même un criminel international spécialisé dans les escroqueries comme Bertin SOW<br /> mérite d'être traité avec humanité. Les menottes aux bras montrent que ce monsieur est dangereux et peut s'échapper à travers ses réseaux mafieux. Avec ses acolytes, il a failli pousser un honnête<br /> homme comme Abaas YOUSEF à la folie voire au suicide( lire l'article de Paris Match). Il doit payer ce qu'il a fait. D'ailleurs nous sommes en train de rechercher d'autres victimes qu'il aurait<br /> escroquées auparavant et menacées de mort pour les empêcher de porter plainte. En tout cas la descente aux enfers de Bertin SOW ne fait que commencer.Toutes ces pourritures qui se font passer pour<br /> des hommes d'affaires et qui font du trafic de drogue doivent être écrouées. Bon travail à la justice togolaise.Je suis de la même ethnie que Bertin SOW, malgré tout ce que je peux reprocher au<br /> pouvoir, je suis d'accord qu'on épingle tous ces voyous qui font reculer notre pays<br /> <br /> <br />
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